BMW 320D E90 184 ch : Constante évolution.
Née sous le modèle E46 en 1998, la BMW 320D a été en constante évolution. A cette époque, son 4 cylindres de 1951 cm3 à injection direct (avec TGV*) lui offrait 136 cv. Un bloc performant ayant évolué à 150 cv via une augmentation de la cylindrée (1995 cm3). En 2005 ce moteur est poussé à 163 cv pour animer la nouvelle 320 D E90 qui dès 2008 s’offre 177 cv avec ce moteur. Le maximum pensez-vous? Non, car pour le millésime 2010, la firme de Munich enfonce le clou avec une 320D de 184 cv ! Présentation d’un diesel musclé.
Texte et photos : Steve Jolibois.
Si les 136 cv** et le couple de 28,5 mkg à 1750 tr/mn faisaient pratiquement jeu égal avec le 6 cylindres (143cv) de la 325 TDS E36, son évolution suivante avec une cylindrée de 1995 cm3, sera plus puissante avec 150 cv et 330 Nm de couple. Mais vous vous en doutez, un 4 cylindres n’égalera jamais un 6 cylindres sur le plan de la douceur et l’agrément d’autant que le couple n’est disponible qu’à partir de 2 000 tr/mn. Seules les faibles consommations consoleront les acheteurs et prouvera que la machine écologique est en marche.
En 2005, BMW présente sa nouvelle série 3 sous le nom de code E90 et propose au catalogue une nouvelle 320D. Sous le capot, toujours un 4 cylindres de 1995 cm3 avec une puissance de 163 chevaux et 340 Nm de couple disponible à 2000 tr/mn. En 2008, BMW revoit sa copie avec l’adoption d’une nouvelle cartographie offrant 177 cv et 350 Nm de couple (dès 1750 tr/mn) à la 320 D.
Mais les ingénieurs de la marque ne comptent pas en rester là. Fiers de leurs résultats dans le domaines des émissions de CO², ils enfoncent le clou en 2010 avec une nouvelle version de la 320D forte de 184 cv. En parallèle, une version écolo de 163 cv bénéficiant de la technologie EfficientDynamics permet de maintenir les émissions de CO2 sous la barre des 110 g/km !
C’est le moteur de 184 chevaux qui équipe notre voiture présentée ici dans une magnifique robe noire. De plus, cette version arbore des projecteurs bi-xénon dotés de feux diurnes avec des clignotants avant et feux arrières dotés de leds. Pour affirmer le style de la 320 D, des jantes à rayons en 8J17 (style 284) viennent remplir les ailes avec des pneumatiques en 225/45/17 RCS permettant le roulage à plat. Un jolie berline de 4 mètres 52 sur laquelle les passants se retournent lors de son passage.
A l’ouverture de la portière, la teinte de l’habitacle me surprend un peu mais j’avoue ne pas être un grand fan du cuir Dakota beige de la marque. La planche de bord présente bien mais semble froide avec des inserts aluminium. A mon avis, du bois donnerait une touche de chaleur à cet intérieur. Si la finition est bonne, les quelques plastiques à l’aspect simpliste manque de sérieux pour une BMW.
Un volant sport multifonction s’invite au voyage permettant de commander le téléphone et l’autoradio. En terme d’équipement la voiture bénéficie d’un GPS à écran haute résolution de 8,8 pouces ainsi qu’un système Bluetooth pour le téléphone. L’iDrive est de la partie et son maniement a bien évolué avec des menus plus intuitifs. Régulateur et limiteur de vitesse rendent les voyages confortables, ainsi que la climatisation bi-zones. L’ordinateur de bord renseigne sur la vitesse et consommation de la voiture, alors que des radars vous informent via l’écran du GPS de votre position lors des stationnements. Le réglage des sièges est manuel mais permet de trouver une bonne position de conduite. Comme toujours dans la série 3, le conducteur et passager avant sont roi, alors que les occupants de la banquette arrière sont un peu moins bien lotis. Le coffre permet une capacité de 460 dm3 et bien plus lorsque la banquette arrière est rabattue.
La mise en route du moteur se fait d’une simple pression sur le bouton Start/Stop situé sur la planche de bord. Le bruit au démarrage trahie la présence d’un 4 cylindres diesel, mais il faut reconnaître les progrès de BMW dans ce domaine. En circulation urbaine je trouve la fonction START and GO plutôt agréable. Elle offre un confort acoustique lors des fréquents arrêts, mais n’exclut pas les vibrations lors des redémarrages. Heureusement, les 184 chevaux font vite oublier cette lacune et le couple de 380 Nm disponible dès 1 750 tr/mn permet des relances musclées sans avoir recours à la boite de vitesse (manuelle) à 6 rapports. A ce sujet, cette dernière est un peu accrocheuse, obligeant parfois à forcer pour rentrer un rapport. Si les relances musclées permettent de se détacher rapidement du flot de la circulation dès que la voie est libre, les accélérations ne sont pas en reste : le 0 à 100 est abattu en 7,5 secondes et le 1000 mètres DA en 29,7 S. La vitesse maxi s’établie à 223 km/h. Des performances de GTI et la consommation d’une citadine diesel : cycle urbain 6,4 L/100km, extra urbain 4,5 L/100km, mixte : 5,2 L/100km
Si les trajets autoroutiers se font dans le confort et avec une grande autonomie, l’utilisation du réseau secondaire révèle la faiblesse de cette BMW. Sur des routes lisses comme un billard tout va bien. Mais dès que les premières bosses apparaissent, la suspension arrière ne filtre pas assez les inégalités de la route avec une suspension trop molle. Au-delà de ça, la BMW 320 D E90 permet d’aller vite, d’autant que les aides à la conduite (DSC, DCT) veillent en cas de surprise. Le système de freinage couplé à un ABS ne souffre d’aucune critique.
Avec la 320 D, BMW prouve son statut de grand motoriste et les consommations ainsi que les émissions de CO2 (125 g/km) ne démentiront pas cette maîtrise. Malheureusement, le ticket d’entrée est de 34 750 euros et bien plus pour notre version d’essai. Mais malgré ce tarif, BMW a ses adeptes et les faibles émissions CO2 ont de quoi séduire à l’heure du choix. La 320 D se présente comme une alternative pour ceux qui roulent vite et longtemps et dont les versions 6 cylindres diesel (325D, 330D, 335D) restent inaccessibles.
* Turbo à géométrie variable.
** Certaines versions étaient à 130 chevaux.